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faces de blog - Page 8

  • Les remords "extrêmement douloureux"

    Ceux qui ont lu mes deux articles sur Many Yem, l'ont croisé. J'y ai fait allusion. Aujourd'hui il fait l'actualité : son procès se termine. L'accusation a demandé une peine d'au moins quarante ans pour Douch, le commandant du camp de tortures cambodgien de Tuol Sleng ou S21. Son procès est le premier qui concerne les dirigeants khmers rouges, responsables de la mort de 1,7 million de leurs concitoyens.

     

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    Le règlement
     
     
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    Entre 1975 et 1979 près de 15 000 personnes sont passées à S21. Douch y régnait en maître.
    Douch est un ancien professeur de mathématiques.

     

    Douch est accusé de "crimes contre l'humanité, asservissement, torture, abus sexuels et autres actes inhumains".
     

    Durant le procès de Douch, le procureur a entre autres, évoqué les quelque dix ans de détention provisoire effectués par Douch, dont une partie était juridiquement illégale,  sa coopération "partielle" avec la cour, ses remords et sa "contribution à la réconciliation nationale".

    Douch a dit:

    "Je suis psychologiquement comptable devant la population

    cambodgienne tout entière des âmes de ceux qui ont péri.

    Puis-je vous implorer de m'autoriser à

    partager avec vous mon immense et tenace affliction et

    d'exprimer des remords extrêmement douloureux."

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    Cellule. Le lit de torture

     

    Douch s'est converti au Christianisme dans les années 90.


    Le blog des Carnets de Phnom Pehn rapporte que lorsque le procureur a demandé 40 ans de prison pour Douch, et non pas la perpetuité il a expliqué : "En imposant cette peine, nous ne retirons pas à Douch son humanité, mais nous restituons leur humanité aux victimes".

    2478274304_15a958b189.jpgLe témoignage d'une personne dans l'assistance venue assister à l'audience  :

    "La jeune génération ne croit pas qu'un tel régime existait. J'ai parlé de

    nombreuses fois de ce régime avec mes enfants et mes petits-enfants, mais au

    début, ils ne m'ont pas cru."

     


    Douch était-il un simple rouage ou avait-il toute latitude pour diriger Tuol Sleng? Est-il un manipulateur? un homme sincère?


    2477447573_5f5d08e1e6_t.jpgA la fin du procès, coup de théâtre. Alors que pendant 6 mois Douch a avoué et demandé pardon, l'un de ses avocats estime que le tribunal est incompétent pour le juger et demande son acquittement. Ses avocats sont d'ailleurs très divisés.

    Enfin le dernier moment, la derniere question, la derniere réponse. le juge demande à Douch ce qu'il veut :

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    "Je voudrais demander à la chambre de me libérer. Merci beaucoup."

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    Verdict début 2010.

     


    Je ne peux prétendre en quelques lignes résumer ces nombreux mois de procès. Je renvoie, bien sûr, aux Carnets mais aussi au blog spécialement consacré au procès par une journaliste, Anne-Laure Porée -avec dernièrement une interview éclairante de l''avocat français de Douch, François Roux (la légitimité du tribunal reste mise en doute par des politiques qui aujourd'hui n'ont pas intérêt à ce qu'il continue à siéger, d'où le revirement de Douch) ainsi que la dernière semaine du procès- aux reportages de France Culture et RFI, au livre de François Bizot "Le Portail", au livre "Le procès des khmers rouges" de Francis Déron  au dococumentaire présenté à Cannes en 2003 S21, et à cet article de l'Institut Pierre Renouvin sur le parcours intellectuel des khmers rouges.

     
  • Blog not dead

    J'ai hélas dû abandonner (très) temporairement mes activités de blogeur. Vous l'avez constaté, rien depuis le 23 septembre. La honte! Mais ce blog n'est pas mort, il va reprendre dans les jours qui viennent, avant peut-être de se transformer

    Je ne vous dis pas à bientôt puisque je suis maintenant revenu

    Alors

     

    Bonjour à tous!

     

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  • Et revoilà les Kennedy !! II (mais on va quand même en finir)

    c9edbe210c_jkennedy09082009.jpgLe 8 septembre dernier, Joseph Kennedy renonce à suivre les pas de son oncle Ted. Finalement, no c'est no, il ne récupérera pas le siège de sénateur du Massachussets laissé vacant par le dernier des fils de Joe Kennedy. Visiblement, ça ne fait pas que des heureux, comme le Herald Tribune par exemple. Personnellement j'aurais titré "His heart doesn't belong to Teddy" mais c'est une question de (mauvais) goût.

    Laissons donc Joseph, ses turpitudes politiques et son avenir de sénateur du Massachussets déjà derrière lui pour le retrouver patron de la Massachussets gas company en pleine décrépitude. C'était en 2000.

    Thierry reprend le clavier pour raconter sa rencontre (cf épisode I, indispensable pour saisir la suite). Et déjà à l'époque, le rejeton Kennedy savait dire No en faisant croire qu'il aurait pu dire Oui.

     

    (...) JK arrive, incongru dans ce décor minable. Il est grand, épaules carrées, crinière blonde bouclée, œil clair, chemise ouverte, accueil et sourire chaleureux, ton naturel, franc et sincère. Du grand art. On peut supposer qu’effectivement toutes les nanas se l’arrachent. J’ai regardé sur Internet son petit discours lors de l’enterrement de son oncle Ted, il n’a pas changé. Le poil a blanchi, la peau est moins tendue, mais c’est la même aisance.


    On s’entasse dans une petite salle aveugle, déjà pleine bien sûr. J’ai la tête entre les archives 1996 et le fax (nous serons quatre à devoir sortir quand la secrétaire-assistante voudra envoyer une télécopie). Le café est mauvais, c’est normal.


    Puis s’engage la réunion, dans une atmosphère surréaliste : ni lui, ni nous n’avons les moyens de nos ambitions déclarées. On va donc jouer à « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». JK nous présente William, son responsable de l’activité Brooker télécom. Nous présentons notre groupe informatique et Internet, ils présentent leur nouvelle entreprise, ses objectifs, son organisation.


    Nous rentrons dans le cœur du sujet : AS propose que nous soyons leur représentant pour ce business en Europe. Pas de chance, William rentre de France, il vient d’ouvrir un bureau à Paris et d’embaucher deux minettes pour faire l’interface avec les clients. Nous insistons sur la nécessité d’une forte compétence technique sur place (que nous n’avons que de façon très parcellaire, mais nous ferons comme si) et d’une implantation commerciale forte. JK balaye toutes les objections : que nous lui apportions des affaires, nous serons rémunérés en tant qu’apporteurs. Et si le business avec nous devient important, il reverra sa position.


    Joue-t-il au poker menteur, et ce bureau parisien n’est qu’un mythe, ou bien a-t-il des informations sur nous, et sur la réalité de notre importance sur le marché européen ?

     

    Nous sommes repartis, Gros-Jean comme devant, accompagnés de ses au revoir chaleureux, renouvelant le souhait de travailler ensemble dans une relation simple et pragmatique. Nous étions venus pour rien.

     

    Voila, ma rencontre avec Joseph Kennedy est une non-histoire. Mais, dans ce petit désastre, les ruines de sa splendeur passée, l’inanité de notre démarche… j’ai eu le sentiment de rencontrer un seigneur.

     

  • Et revoilà les Kennedy !!

    On dit qu'il n'y a plus de Kennedy qui vaille. Mais tout de même, c'est oublier un peu vite Joseph Kennedy, le fils de Robert ! Voici le témoignage de Thierry, qui nous a envoyé le récit de sa rencontre avec Joseph... ou plutôt d'une rencontre manquée mais un grand moment tout de même ! Pourquoi ? Parce qu'un Kennedy, même dans la dèche, reste un Kennedy. Et l'Amérique, c'est l'Amérique.

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    Thierry est allé aux Etats-Unis en 2000 accompagner un nouvel associé rencontrer JK. On nommera l'associé AS.

    AS était un petit homme toujours très bien mis. Il allait bien avec ses bureaux des Champs Elysées aux murs couverts de bois précieux et à la moquette épaisse. Dans l’avion pour Boston, il lisait « Opération Bravo » de Christine Deviers-Joncour. A un moment, il relève la tête et me dit : « Dans "La Putain de la République", je ne sais pas, mais là, tout ce qu’elle dit est vrai. » Mon nouvel associé est un homme bien informé... ou se targue de l'être.


    Objectif de la visite? Entre autres,

    essayer de devenir la tête de pont en Europe d’une nouvelle activité de brooker de moyens de communication hauts débits, activité montée par JK. Comment AS avait-t'il appris la création de cette entreprise, je n’en sais rien, mais il avait obtenu un rendez-vous.

     

    Un coup de poker en quelque sorte. Mais rien ne se passe comme prévu. A toi, Thierry...

    Le lendemain, nous avions rendez-vous à l’hôtel avec la personne - « un grand ami », me dit AS - qui devait nous introduire auprès de JK.(...)

    Il ne nous attendait pas dans le hall de l’hôtel, mais dans une pièce discrète à l’écart. Je vis arriver théâtralement un grand monsieur à la chevelure blanche, au style assez british (costume gris perle de chez un bon faiseur), qui enveloppe de ses bras à l’étouffer mon petit associé, l’appelle par son prénom, et lui dit avec des intonations à la Claudia Cardinale (en un peu plus grave) : « J’ai trrrès bien connu ton pèrrre ».

    C’était la première fois qu’AS voyait son « grand ami », qui était flanqué d’un jeune homme plus petit et baraqué, costume noir croisé, cheveux noirs luisants plaqués en arrière, qu’il nous présenta comme son fils, chargé à terme de reprendre l’entreprise familiale, mais qui ressemblait furieusement à un garde du corps. J’avais l’impression épouvantable d’être dans un mauvais Coppola.

     

    Le chauffeur du taxi qui nous emporte, après nous avoir entendu parler quelques instants, nous déclare : « Je sais où vous allez. Vous savez, il est très aimé ici. Il est propriétaire de la compagnie de gaz du Massachusetts, et, un hiver où il a fait très froid, il a livré le gaz gratuitement aux nécessiteux. Il a été longtemps Représentant de l’Etat au Congrès, et s’il n’avait pas tous ces scandales avec les femmes, il serait gouverneur. »

    Nous voila prévenus, nous connaissons le talon d’Achille de notre futur interlocuteur. Il nous faudra reconnaître, quand nous aurons vu l’animal, que ce genre d’ennui devait venir à lui tout seul, et qu’elles devaient être nombreuses à tenter de se jeter à sa tête.

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    Joseph Kennedy et... sa femme


    A l’arrivée, j’ai bien cru que, malgré sa connaissance de notre destination, le taximan nous avait conduits à une mauvaise adresse. Aux USA, le trottoir est privé, il appartient au propriétaire du bâtiment en vis-à-vis. Une entreprise prospère se doit d’avoir un trottoir rutilant. Là, ce ne sont que gadoue et trous non rebouchés entourés de planches. Mais mes compagnons ne semblent pas troublés.

    Nous slalomons vers l’entrée de cet immeuble de bureaux quelconque, nous nous serrons dans l’ascenseur - le siège de la compagnie du gaz du Massachusetts n’occupe qu’un étage – et nous arrivons dans un appartement sinistre rempli de cartons de bas en haut.

     

    Tout cela est signe d’un repli stratégique en attendant, comme on dit en France, un retour à meilleure fortune. JK est dans la dèche ! Il a fait comme il se doit dans ce cas là aux Etats-Unis, il a licencié presque tout le monde, et abandonné son siège social qui lui coûtait trop cher.

    Nous attendons dans le couloir, glissés entre des cartons et un mur avec les photos de famille : les Kennedy, Joseph en officier de marine sur un bateau, Robert son père, le vieux Joe, et une photo en bonne place de Joseph tout enfant (2, 3 ans ?) jouant aux pieds de John et de Jackie.


    JK arrive, incongru dans ce décor minable. 1KENNEDY.jpg



    (la suite très très vite)