(Ce blog est en attente depuis janvier 2011. Voici un Post que j'avais réalisé pour l'anniversaire du blog, en 2010. Bien sûr tous les portraits et articles plus récents sont égalements disponibles)
Faces de blog, un an ??? déjà ? non, en fait 13 mois et quelques jours. Le temps passe trop vite. Ce blog demande du travail et du temps (d'autant qu'il n'est pas un blog typique), son existence est toujours un peu précaire mais il vit. Un grand merci à tous ceux, toujours plus nombreux me dit-on, à le lire, un grand merci à ceux qui ont apporté leur contribution. J'espère que ce blog vous apporte, de temps en temps, un petit quelque chose. Voici des morceaux de rencontres, des morceaux de portraits glanés au fil de l'année, par ordre d'apparition.
OLIVIER BALU (acteur, scénariste, metteur en scène)
Il adore Bukowski. "On aurait pu partager une façon de rigoler"
Il n'avait jamais rien terminé de comparable (à sa pièce) jusqu'à ce que la femme dont il partage la vie le fasse se lever le matin. Il écrit le matin.
Texte incisif et drôle, personnages attachants, des jeunes comédiens enthousiastes et des moyens limités. On n'est pas dans les grands théâtres, on est là où les jeunes talents démarrent.
Des rêves de gloire ? La réponse vient spontanément. Pas de trace d'ironie. Pas de soupçon d'insincérité : "Ha oui carrément".
(photo Nicolas Dauphin)
C'était une drôle de semaine. Trois interviews de délégués syndicaux, trois interviews terminées dans les larmes.
(Jean) Pleurait-il seulement pour ses camarades ? Sur une époque révolue ? De la défaite d'un certain type de syndicalisme ? Perdait-il ses dernières illusions ? Est-ce tout simplement que de nos jours, on peut beaucoup plus montrer ses sentiments ? Est-ce parce qu'il se disait qu'il ne pouvait plus se battre qu'à la marge, qu'il ne pouvait rien empêcher d'important ? J'aurais dû lui poser ces vraies questions.
Et je repense à cet ouvrier candidat du NPA aux européennes traiter les gens de la CGT -qui ont parfois des méthodes tout de même assez musclées, à commencer par Jean- de chien de garde de la bourgeoisie.
Et je repense à François Bayrou qui nous demande comment nous les sentons, les gens. En ce moment? Ils peinent à retrouver des repères qu'ils ont déjà perdus.
Extrait d'un texte de Michel del Castillo
Je me trouve à Séville au printemps 1984, avec un groupe d'amis. Quel peut-être, à cette date, l'état du monde, je me dispense de l'évoquer. Or, les éditions spéciales de tous les journaux, j'insiste sur "spéciales", ne sont remplies que d'un évenement formidable, qui met toutes la ville en émoi : la vierge de la Macarena, faubourg populaire de Séville, doit être couronnée dans la cathédrale, à la fin de l'après-midi.
GWENDOLINE RAISSON (écrivain)
"Quand tu écris une histoire pour enfants, c'est l'enfant qui est en toi que tu vas chercher, ce sont des sensations, une vision du monde que tu avais lorsque tu étais enfant que tu vas rechercher, et que tu gardes plus ou moins au fond de toi."
Quand elle a commencé à écrire pour les enfants, elle a tout de suite compris que c'était sa voie. Comme si tout s'était éclairé d'un coup. Elle ne s'est plus posé de questions.
(photo Cyril Nouaille)
la vaisselle qu'on semble jeter dans des containers en métal,
que ce soient les chariots roulants brinquebalant
leurs bouteilles qui s'entrechoquent
que ce soient les ascenseurs qui grimpent et dégrimpent sans cesse
que ce soient les infirmières et les servantes qui s'interpellent
en se lançant des numéros à la cantonnade,
tiercé humain où beaucoup n'arrivent pas gagnants...
C'est la vie, survoltée et indifférente...
La carlingue pleine de souffrance
je plane à plat dos sur mon lit
Toute prière et toute offrande.
Cette jeune femme de 24 ans ne se sépare jamais de son petit appareil photo numérique dans son sac. Une jolie scène, quelque chose qui lui plaît... et hop... Many cliqueclaque. Pour se souvenir des belles choses. Many promène une sorte de naïveté légèrement désenchantée.
Many Yem n'est pas Many Yem. Je ne connaîtrai pas son nom. Elle l'a pourtant bien en tête. Son père lui a dit de bien s'en souvenir, peut-être pour le jour où elle pourra le rendre public. Son père a fait la guerre d'Indochine, puis a combattu les khmers rouges de Pol Pot. Bien que la guerre fût officiellement terminée, il s'est enfui du Cambodge sous une fausse identité en 1982, exfiltré avec sa femme grâce à un prêtre.
Pour la premiere fois elle est partie là-bas en amenant ses parents qui, eux, aussi y sont repartis pour la premiere fois. Là-bas, près de Battabang, sept heures de bus de Pnom Penh pour retrouver une grand-mère maternelle et sa famille.
KARIMA DELLI (députée européene)
(texte et reportage : Anne Orenstein
photos : Laurent Hazgui)
Je suis sûre qu’elle n’a qu’une seule veste de tailleur. Un truc noir, basique, qu’elle met surtout sur un jean. C’est le seul sacrifice que Karima Delli semble faire au déguisement de l’élu.
Ce portrait audio n’est pas celui de Karima Delli. C’est celui d’une jeune élue qui découvre le Parlement européen de Strasbourg.
Tout cela est signe d’un repli stratégique en attendant, comme on dit en France, un retour à meilleure fortune. JK est dans la dèche !
Il a fait comme il se doit dans ce cas-là aux Etats-Unis, il a licenciépresque tout le monde, et abandonné son siège social qui lui coûtait trop cher.
JK arrive, incongru dans ce décor minable.
Douch (ancien commandant du camp de torture S21 sous le régime de Pol Pot )
Ce procès est présenté comme le dernier procès de nazi. Le Dernier Jugement.
Le Dernier Jugement est aussi le nom d'un blog, signé Matthieu... Balu ! Mathieu se trouve à Munich. Le Dernier Jugement va bien au-delà d'un compte rendu de procès. Il se pose cette question : comment les générations successives, et particulièrement celle des années 2000, vivent-elles avec le nazisme.
Santa Fé, 600 kilomètres au nord-ouest de Buenos Aires. Sylvain y a passé 14 mois . Prière et bidonvilles, amour et violence, jeunesse et détresse.
"Si on a aimé c'est une réussite. Peut-être qu'on a semé des petites choses là-bas".
Le quartier, ce sont Pinino, Vilma et leur quatre enfants. Il est peintre en batîment mais il vit des combats de coqs avec lequels il habite également. Il est toujours le premier dehors. Le quartier c'est Flaquito, le voisin. Son problème, c'est l'alcoolisme, tout comme Vilma. Le quartier, c'est Palito.
Et le plumpy Nut, le dernier post. Vous vous en souvenez?
Commentaires
Ce retour sur une année de blog révèle des sujets diversifiées, traités en profondeur avec un regard qui privilégie toujours la vérité humaine.
D'évidence, c'est un choix délibéré, le choix le plus difficile à faire valoir dans la durée, le choix le plus courageux et méritant.
Merci à Nicolas de nous avoir fait découvrir quelques-uns de ses univers.
Joyeux anniversaire blogastique! :)
Marie.