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Le procès (I)

Rentrée un peu spéciale pour Faces de blog. J'ai gardé précieusement dans un tiroir les notes d'un procès d'assises que j'ai suivi il y a pas mal d'années maintenant. Ce n'était pas un procès retentissant, juste marquant pour moi. Comme presque tout procès. Je vous propose de le suivre en fil rouge pour un certain nombre de semaines (ce qui n'empêchera pas d'autres portraits d'être publiés). Une dizaine de textes composent ce Procès. J'ai changé les dates, les lieux, les noms, les prénoms...

 

 Je ne voyais plus que ses yeux et j’ai senti qu’il allait tirer.

 

Je lui ai donné des coups.

 

J’ai essayé de le bouger, il ne réagissait plus.

J’ai essayé de prendre son pouls, je n’ai rien senti.

 

J’ai entendu mon frère qui descendait l’escalier.

 

Je me suis dit que papa s’était cogné la tête contre la cheminée.

 

J’ai pensé qu’il était mort.

 

Je ne voulais pas admettre ce qui s’était passé, j’ai voulu cacher la vérité.

 

C’est la vue de l’arme qui m’a fait penser à monter cette scène dans le bois.

 

Je suis allé chercher un sac pour poser papa dessus. Le transporter. Etienne était parti s’habiller. J’ai pris des gants pour ne pas laisser d’empreinte. On l’a mis dans la voiture. On a poussé la voiture.

 

Direction les bois. Une fois là-bas on a sorti le corps et on l’a éloigné comme on pouvait. Je suis revenu à la voiture que j’ai fermée.

 

J’ai demandé à Etienne de tirer une cartouche pour faire croire qu’un coup de feu avait été tiré. Et un deuxième coup de feu est parti quand mon frère a posé le fusil.

 

On est revenu à la ferme. On a nettoyé la cuisine.

 

La chienne a aboyé.

 

C’est le seul bruit que ma mère et ma sœur ont entendu.

 

Il y avait du sang sur ma chemise. On l’a mise dans un sac poubelle. On l’a jeté le lendemain dans un conteneur.


 

Tribunal.jpg

 

 

 

 

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