Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections européennes

  • Karima Delli, eurodéputée génération 2009

    L'un d'entre vous me demandait il y a deux mois, mes commentaires sur les élections européennes. Je voulais attendre le dernier tour -la reconduction ou non de M. Barroso à la tête de la Commission- mais surtout je me suis rendu compte que cela n'aurait fait qu'un avis de plus sur la question parmi des milliers sur la planète blog.

    Et j'ai beaucoup mieux. Le reportage d'Anne Orenstein et les photos de Laurent Hazgui sur Karima Delli. Karima Delli a été élue députée en juin dernier sur la liste Europe-Ecologie. Ils ont suivi son arrivée au Parlement européen à Strasbourg, les 13 et 14 juillet lors de l'ouverture de la session. Le reportage radio a été diffusé dans des formats plus courts sur France Culture et France Bleu Île de France. Il est ici agrémenté d'un texte d'Anne. Laurent Hazgui, lui, est photographe. Merci à lui de nous avoir prêté ses photos. Ses reportages sont visibles sur son site.

     

    delli cohue mediatique train.jpg

    Je suis sûre qu’elle n’a qu’une seule veste de tailleur. Un truc noir, basique, qu’elle met surtout sur un jean. C’est le seul sacrifice que Karima Delli semble faire au déguisement de l’élu. Semble, parce qu’elle n’était peut-être pas non plus tout à fait naturelle à mon micro. Karima Delli est d’abord une jeune femme qui fait très attention à l’image qu’elle veut donner. Son inquiétude, être comparée à Rachida Dati. Devenir la beurette prétexte.

    Du coup, elle fait très attention aux mots qu’elle choisit, à ses gestes, à ses poses. Pour la cerner, il faut aussi lui voler des moments. Avec un appareil photo, c’est difficile. Avec un micro, c’est encore plus compliqué. delli PE.jpg

    Car en plus, il y a la déontologie. Ce qu’on s’autorise ou non à enregistrer et à utiliser. J’ai donc mis à la poubelle par exemple les échanges avec sa famille, renoncé à les interviewer pour dire leur fierté. Je retiens simplement leurs beaux habits, vêtus comme s’ils allaient à un mariage. J’ai aussi jeté les confidences autour d’une coupe de champagne de trop, l’impatience de Dany Cohn Bendit qui avait d’autres chats à fouetter que cette jeune élue inattendue…

    Ce portrait audio n’est pas celui de Karima Delli. C’est celui d’une jeune élue qui découvre le Parlement européen de Strasbourg. Seulement ça. Un moment de sa vie. Vous en avez déjà fait, vous, le tour de quelqu’un en 4 minutes ?

     


    podcast

    delli tout sourire arrive.jpg

     

    delli et huissier.jpg

    delli hemicycle.jpg

     

     

     

  • Le délégué qui pleurait

    J'espère que mes voisins ne voient pas ce que j'écris. Je me trouve au Parc expo de Rouen et le Nouveau Parti Anticapitaliste tient son avant-dernier meeting avant le scrutin des élections européennes. La salle se chauffe doucement. J'attends qu'Olivier Besancenot prenne la parole pour prendre des notes et enregistrer des extraits du discours pour les journaux de ce jeudi matin. J'entends des mots, des expressions : défiler, crise, interdictions de licenciement, la "rage exprimée dans les urnes", grève générale, en finir avec ce sytème... mais mon esprit s'égare, s'envole. J'ai déjeuné avec François Bayrou la veille avec quelques confrères et quelques membres de son staff de campagne. Le grand chef du MoDem nous a demandé l'air inquiet : "Et vous les journalistes, vous les sentez comment, les gens ? Plutôt las ou plutôt révoltés ?"

    Nous les journalistes, on ne les sent pas très bien, les gens, en ce moment. C'est un peu réciproque d'ailleurs. Les gens, on les sent surtout las, pour le moment. Très las. Je n'y ai pas pensé  tout de suite mais j'aurais pu raconter au chef du MoDem l'histoire du délégué qui pleurait. Je n'en ferai pas le portrait complet. Jean n'est pas son prénom mais c'est ainsi que je l'appellerai. Jean est délégué CGT chez un sous-traitant automobile. Les difficultés de l'entreprise sont antérieures à la crise, j'y reviendrai.

    Jean est délégué CGT, et de la CGT, il est question à la tribune du meeting qui se déroule sous mes yeux. "Ha! si Bernard Thibault voulait lancer des appels à la grève générale, quelle gueule ça aurait !" dit l'intervenant. Mais non, rien n'est venu. Alors pour ce candidat de la circonscription Nord-Ouest, ouvrier dans l'automobile comme lui, les gens de la CGT ne sont plus que "des chiens de la garde de la bourgoisie et du patronat".

    C'est peut-être ça la misère du délégué CGT qui pleurait. Peut-être y a-t'il un lien entre son histoire et l'opinion de cet ouvrier qui semble si proche de lui, je ne sais pas. Pourtant ce délégué CGT qui pleurait semble très respecté dans ce qu'il reste de son entreprise. Il me rend perplexe.

    Mais Olivier Besancenot, cette bête de scène, s'avance. Il va parler. Je dois écouter. Alors l'histoire du délégué qui pleurait, je vous la raconte demain...