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  • Et revoilà les Kennedy !! II (mais on va quand même en finir)

    c9edbe210c_jkennedy09082009.jpgLe 8 septembre dernier, Joseph Kennedy renonce à suivre les pas de son oncle Ted. Finalement, no c'est no, il ne récupérera pas le siège de sénateur du Massachussets laissé vacant par le dernier des fils de Joe Kennedy. Visiblement, ça ne fait pas que des heureux, comme le Herald Tribune par exemple. Personnellement j'aurais titré "His heart doesn't belong to Teddy" mais c'est une question de (mauvais) goût.

    Laissons donc Joseph, ses turpitudes politiques et son avenir de sénateur du Massachussets déjà derrière lui pour le retrouver patron de la Massachussets gas company en pleine décrépitude. C'était en 2000.

    Thierry reprend le clavier pour raconter sa rencontre (cf épisode I, indispensable pour saisir la suite). Et déjà à l'époque, le rejeton Kennedy savait dire No en faisant croire qu'il aurait pu dire Oui.

     

    (...) JK arrive, incongru dans ce décor minable. Il est grand, épaules carrées, crinière blonde bouclée, œil clair, chemise ouverte, accueil et sourire chaleureux, ton naturel, franc et sincère. Du grand art. On peut supposer qu’effectivement toutes les nanas se l’arrachent. J’ai regardé sur Internet son petit discours lors de l’enterrement de son oncle Ted, il n’a pas changé. Le poil a blanchi, la peau est moins tendue, mais c’est la même aisance.


    On s’entasse dans une petite salle aveugle, déjà pleine bien sûr. J’ai la tête entre les archives 1996 et le fax (nous serons quatre à devoir sortir quand la secrétaire-assistante voudra envoyer une télécopie). Le café est mauvais, c’est normal.


    Puis s’engage la réunion, dans une atmosphère surréaliste : ni lui, ni nous n’avons les moyens de nos ambitions déclarées. On va donc jouer à « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». JK nous présente William, son responsable de l’activité Brooker télécom. Nous présentons notre groupe informatique et Internet, ils présentent leur nouvelle entreprise, ses objectifs, son organisation.


    Nous rentrons dans le cœur du sujet : AS propose que nous soyons leur représentant pour ce business en Europe. Pas de chance, William rentre de France, il vient d’ouvrir un bureau à Paris et d’embaucher deux minettes pour faire l’interface avec les clients. Nous insistons sur la nécessité d’une forte compétence technique sur place (que nous n’avons que de façon très parcellaire, mais nous ferons comme si) et d’une implantation commerciale forte. JK balaye toutes les objections : que nous lui apportions des affaires, nous serons rémunérés en tant qu’apporteurs. Et si le business avec nous devient important, il reverra sa position.


    Joue-t-il au poker menteur, et ce bureau parisien n’est qu’un mythe, ou bien a-t-il des informations sur nous, et sur la réalité de notre importance sur le marché européen ?

     

    Nous sommes repartis, Gros-Jean comme devant, accompagnés de ses au revoir chaleureux, renouvelant le souhait de travailler ensemble dans une relation simple et pragmatique. Nous étions venus pour rien.

     

    Voila, ma rencontre avec Joseph Kennedy est une non-histoire. Mais, dans ce petit désastre, les ruines de sa splendeur passée, l’inanité de notre démarche… j’ai eu le sentiment de rencontrer un seigneur.

     

  • Et revoilà les Kennedy !!

    On dit qu'il n'y a plus de Kennedy qui vaille. Mais tout de même, c'est oublier un peu vite Joseph Kennedy, le fils de Robert ! Voici le témoignage de Thierry, qui nous a envoyé le récit de sa rencontre avec Joseph... ou plutôt d'une rencontre manquée mais un grand moment tout de même ! Pourquoi ? Parce qu'un Kennedy, même dans la dèche, reste un Kennedy. Et l'Amérique, c'est l'Amérique.

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    Thierry est allé aux Etats-Unis en 2000 accompagner un nouvel associé rencontrer JK. On nommera l'associé AS.

    AS était un petit homme toujours très bien mis. Il allait bien avec ses bureaux des Champs Elysées aux murs couverts de bois précieux et à la moquette épaisse. Dans l’avion pour Boston, il lisait « Opération Bravo » de Christine Deviers-Joncour. A un moment, il relève la tête et me dit : « Dans "La Putain de la République", je ne sais pas, mais là, tout ce qu’elle dit est vrai. » Mon nouvel associé est un homme bien informé... ou se targue de l'être.


    Objectif de la visite? Entre autres,

    essayer de devenir la tête de pont en Europe d’une nouvelle activité de brooker de moyens de communication hauts débits, activité montée par JK. Comment AS avait-t'il appris la création de cette entreprise, je n’en sais rien, mais il avait obtenu un rendez-vous.

     

    Un coup de poker en quelque sorte. Mais rien ne se passe comme prévu. A toi, Thierry...

    Le lendemain, nous avions rendez-vous à l’hôtel avec la personne - « un grand ami », me dit AS - qui devait nous introduire auprès de JK.(...)

    Il ne nous attendait pas dans le hall de l’hôtel, mais dans une pièce discrète à l’écart. Je vis arriver théâtralement un grand monsieur à la chevelure blanche, au style assez british (costume gris perle de chez un bon faiseur), qui enveloppe de ses bras à l’étouffer mon petit associé, l’appelle par son prénom, et lui dit avec des intonations à la Claudia Cardinale (en un peu plus grave) : « J’ai trrrès bien connu ton pèrrre ».

    C’était la première fois qu’AS voyait son « grand ami », qui était flanqué d’un jeune homme plus petit et baraqué, costume noir croisé, cheveux noirs luisants plaqués en arrière, qu’il nous présenta comme son fils, chargé à terme de reprendre l’entreprise familiale, mais qui ressemblait furieusement à un garde du corps. J’avais l’impression épouvantable d’être dans un mauvais Coppola.

     

    Le chauffeur du taxi qui nous emporte, après nous avoir entendu parler quelques instants, nous déclare : « Je sais où vous allez. Vous savez, il est très aimé ici. Il est propriétaire de la compagnie de gaz du Massachusetts, et, un hiver où il a fait très froid, il a livré le gaz gratuitement aux nécessiteux. Il a été longtemps Représentant de l’Etat au Congrès, et s’il n’avait pas tous ces scandales avec les femmes, il serait gouverneur. »

    Nous voila prévenus, nous connaissons le talon d’Achille de notre futur interlocuteur. Il nous faudra reconnaître, quand nous aurons vu l’animal, que ce genre d’ennui devait venir à lui tout seul, et qu’elles devaient être nombreuses à tenter de se jeter à sa tête.

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    Joseph Kennedy et... sa femme


    A l’arrivée, j’ai bien cru que, malgré sa connaissance de notre destination, le taximan nous avait conduits à une mauvaise adresse. Aux USA, le trottoir est privé, il appartient au propriétaire du bâtiment en vis-à-vis. Une entreprise prospère se doit d’avoir un trottoir rutilant. Là, ce ne sont que gadoue et trous non rebouchés entourés de planches. Mais mes compagnons ne semblent pas troublés.

    Nous slalomons vers l’entrée de cet immeuble de bureaux quelconque, nous nous serrons dans l’ascenseur - le siège de la compagnie du gaz du Massachusetts n’occupe qu’un étage – et nous arrivons dans un appartement sinistre rempli de cartons de bas en haut.

     

    Tout cela est signe d’un repli stratégique en attendant, comme on dit en France, un retour à meilleure fortune. JK est dans la dèche ! Il a fait comme il se doit dans ce cas là aux Etats-Unis, il a licencié presque tout le monde, et abandonné son siège social qui lui coûtait trop cher.

    Nous attendons dans le couloir, glissés entre des cartons et un mur avec les photos de famille : les Kennedy, Joseph en officier de marine sur un bateau, Robert son père, le vieux Joe, et une photo en bonne place de Joseph tout enfant (2, 3 ans ?) jouant aux pieds de John et de Jackie.


    JK arrive, incongru dans ce décor minable. 1KENNEDY.jpg



    (la suite très très vite)




  • A propos des handicapés

    Hasard des choses, l'actualité me fait croiser quelques liens concernant les handicapés. je ne suis pas Eunice Kennedy mais j'en profite pour vous les donner. Je parlais du regard que nos avons sur les handicapés mentaux. Il me semble intéressant de signaler une manifestation comme celle de Montemboeuf, en Charente. 300 artistes réunis pendant trois jours, dont la moitié sont des déficients mentaux. Un grand mélange  autour du théâtre, de la peinture, de la musique et des arts de la rue, etc. Ce festival a maintenant quelques années. Chapeau. C'est le festival de l'imprévu qui se déroule, dit-on très officiellement, dans une bonne humeur revendiquée (??).

    affiche_2009.jpg

    J'en profite pour signaler un livre publié par les éditions Autrement : Autrement capables, école, emploi, société : pour l'inclusion des handicapés par Eric Plaisance. Soyons honnêtes, je ne l'ai pas lu MAIS, voilà ce que je lis à son sujet : "C'est l'histoire d'un changement de regard (...) En 20 ans, la société française est passée d'une approche médicale paternaliste à une intégration relative". Et le commentateur d'ajouter : "Ce livre tombe au moment où le débat porte sur le désengagement de l'Etat (...) Un livre qui dresse l'état des lieux des politiques liées au handicap".

    Où ai-je trouvé ce compte-rendu ? Sur le site Youphil, que je découvre en ce moment... et que je recommande pour tout ce qui est information "solidaire" et enagement "solidaire"... Bon, leur seul défaut solidaire a priori est d'utiliser le mot solidaire un peu pour tout. Mais ce site mérite plus qu'un détour.

     

    On y trouve d'ailleurs cette initiative concernant les handicapés physiques : une agence qui organise des raids pour handicapés physiques. Là encore, chapeau. Explications et interview avec l'organisatrice, elle-même handicapée, dans l'article "Barouder en fauteuil roulant".

    Enfin, je signale le reportage de Julie Gacon sur France Culture dans le journal de vendredi dernier sur l'accueil des handicapés dans les écoles...

  • Les Kennedy, Ted ou Eunice ??

    C'est la rentrée aussi pour Faces de blog. Et on redémarre avec la chronique des chers disparus ! La faute aux Kennedy frère et soeur. Et soeur ? Oui, et soeur. Ted Kennedy a eu le bon goût de mourir à la rentrée, et grâce à cela vous connaissez un peu sa vie, un peu son oeuvre et beaucoup ses funérailles. Mais Eunice ? Elle est décédée au milieu de l'été et peu ont parlé d'elle. Elle mérite pourtant qu'on s'arrête un tout petit peu sur sa vie-son oeuvre. Même si on ne fera ici que les survoler de très très très haut, je voulais très modestement rétablir l'équilibre...

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    Arnold Shwarzenegger l'appelle belle-maman. Selon mes propres critères, ce n'est a priori pas à mettre à l'actif d'Eunice Kennedy Shriver. Mais je ne connais pas Arnold dans le privé et assez peu Swharzy dans le domaine public. Et jusqu'à ce mois-ci, pas du tout Eunice. C'est vrai que lorsqu'on regarde les photos d'Eunice, avec ses mâchoires à la Terminator (n'ayant jamais vu ce film, je ne sais même pas si Terminator à des mâchoires, mais vous aurez compris le sens de ce que je veux dire avec la photo ci-dessous...), on se dit que sa fille pouvait bien choisir Arnold comme mari.

    eunice kennedy.jpg

    Mais il n'y a pas que son gendre qui peut l'appeler belle-maman... Ils sont nombreux à pouvoir y prétendre. Eunice fut autant engagée que Ted. J'ai failli écrire "plus" ou "mieux". Mais finalement je ne le sais pas. Ted est à l'origine de 300 textes de loi. La plupart concernent la protection sociale, les droits civiques. Et Eunice? Elle n'était pas engagé dans la politique.

    Elle a mis sa vie au service des handicapés mentaux.

     

    Ted et Eunice avaient un point commun. Des neuf enfants de Jo et Rose Kennedy, ils étaient semble-t-il, les plus proches de Rosemary Kennedy, l'aînée,  légérement attardée. Légèrement jusqu'à ce qu'elle se fasse lobotomiser à 23 ans dans la plus grande discrétion. Elle en sera brisée à tout jamais.

    Rosemary qui disparait des photos de famille à l'aube des années quarante pour rester cachée du grand public... jusqu'à son décès en 2005. L'un des nombreux drames qui constituent la face  noire des Kennedy. Il va marquer Eunice et Ted.

    En 1950, à 29 ans, Eunice travaille comme assistante sociale dans une prison pour femmes en Virginie puis avec un tribunal pour enfants. Et elle fait le saut en 1957, elle rejoint la fondation Joseph Kennedy Jr qui existe depuis 1946.

    Le but est de promouvoir la recherche sur les maladies mentales et de faciliter  l'insertion de ceux qui en souffrent.

    En fait, c'est tout le regard sur les handicapés mentaux qu'il s'agit de changer dans une Amérique qui, à cette époque, ne semble pas très éloignée des thèses du Darwinisme social.

    Et c'est sous la présidence de son frère John que, comme pour d'autres minorités, la cause des handicapés mentaux avance. Réseaux et instituts de recherches, programmes spécialisés pour aider les adolescentes enceintes, etc. L'histoire retiendra surtout Special Olympics, créés en 1968, les Jeux Olympiques pour les handicapés mentaux. Apparamment tout le monde lui avait prédit l'échec. Il y a aujourd'hui un million d'athlètes handicapés mentaux. On lui a expliqué qu'une course, une compétition perdue, ne pouvait être que dramatique pour un attardé mental. "Et alors avait-elle répondu, moi aussi quand j'ai perdu, je pleure". Tout est là.

    Sur le site dédié à Eunice Kennedy, on trouve en accueil un message qu'elle avait lancé lors de ces fameux Special Games, en 1987 ;

    The right to play on any playing field ?

    You have earned it

    The right to study in any school ?

    You have earned it

    The right to hold a job ?

    You have earned it

    The right to be anyone's neighbour ?

    You have earned it

     

    1968 Games 03.jpg

    Lors des funérailles de Ted Kennedy, le Journal du Dimanche raconte qu'un jour, John Kennedy offrit à son jeune frère un étui a cigarettes en argent. Une inscription sur le dessus : "les premiers seront les derniers".

    Eunice était parait-il une sacrée bonne femme. Lorsqu'elle est elle morte, les Kennedy ont dit d'elle qu'elle était la force morale de la famille. Je ne sais pas si elle fumait.