Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sylvain collier

  • Sylvain II, une année à Santa Fé

    Sylvain est parti fin 2008 à Santa Fé, en Argentine (cf le post précédent).

     

    deux enfants.jpgA Santa Fé, la maison de Point Coeur ne dépareille pas des autres. Maison de briques et de tôle, assez délabrée, punto corazon.jpgun peu plus colorée que les autres peut-être. En Argentine, le chômage a beaucoup baissé par raport à la grande crise du début des années 2000. Il était d'environ 20%, il oscille aujourd'hui entre 7 et 8%, un chiffre encore inconnu dans le quartier. On vit surtout de petits boulots au black. Les femmes sont de ménages et les hommes sur les chantiers.  Comme à Buenos Aires, les cartoneros cartonnent. On vit surtout des aides de l'Etat même si le quartier est dynamique, notamment par l'artisanat.  En arrivant, des enfants ont bien fait comprendre à Sylvain qu'il ne fallait pas aller n'importe où.

    Voilà en quelques mot le portrait qu'il me fait de l'endroit où il a débarqué un soir d'octobre 2008. J'ai voulu résumer ses propos par "un quartier pauvre et dangereux" mais cela ne lui a pas plu. Trop facile, ce serait stigmatiser les gens de ce quartier. Ce qui est valable en France l'est tout autant sous d'autres latitudes...

     

    quartier point coeur.jpg

    Mais que diable allait-il faire dans cette misère ? "Se rapprocher de la souffrance humaine pour qu'elle soit accompagnée", notamment celle des enfants. Point Coeur, l'ONG catholique avec laquelle il part parle d'une "culture de compassion". "Le but n'est pas d'aller dans les bidonvilles, c'est d'aller vers les coeurs qui souffrent. Or l'une des plus grandes souffrances, c'est la solitude".  Sylvain est venu se rendre disponible, à toute heure du jour ou de la nuit. Il est juste là. A prier, à faire des parties de foot, à donner un coup de main pour des démarches administratives, à discuter avec les gens, à jouer avec les enfants, si nombreux et souvent dans la rue, "ils restent assis à ne rien faire ou alors ils jouent aux gendarmes et aux voleurs en se tabassant pour de vrai".

    La maison Point Coeur, là-bas, c'est un peu leur refuge.

    Le quartier, ce sont Pinino, Vilma et leur quatre enfants. Il est peintre en batîment mais il vit des combats de coqs avec lequels il habite également. Il est toujours le premier dehors. Le quartier c'est Flaquito, le voisin. Son problème, c'est l'alcoolisme, tout comme Vilma. Le quartier, c'est Palito.argentine 1.jpg

     

    Le quartier, ce sont Chuqi, Ivan, Javier, Luis, Dilan et leurs cousin qui vivent avec leurs grand-parents à 13, dans un deux piècesargentine 2.jpg. C'est Diego, le caïd de 15 ans, il pose avec vous sur la photo tout sourire mais attention aux balles perdues. C'est Chichu, c'est Sheila, c'est Abigaïl, Enzo, Camila, Juan, Tommy, Augustin, Jose... tous des enfants, des ados d'un quartier extrêmement jeune.

    argentine 4.jpg

    La suite très vite

  • Sylvain, Dieu sait Pourquoi

     

    Sylvain Collier a passé 14 mois en Argentine, d'octobre 2008 à décembre 2009. Une expérience auprès des pauvres. Dieu sait pourquoi.

    Je crois connaître assez bien Sylvain. Il m'avait donné rendez-vous près du Sacré Coeur et cela ne m'étonnait pas. Sylvain Pierre-Alain Antoine Marie, né le 9 mars 1983. Antoine, le prénom du parrain de son père.  Un parrain décédé le jour de sa naissance. Une naissance qui tient presque du miracle. Pendant les deux derniers mois de son aventure argentine fin 2009, les gens avec qui il se trouvait à Buenos Aires l'ont appelé Antonio. Sans raison. Et alors?

    Et alors Sylvain raconte tout cela en quelques minutes à peine,  sans gêne, le sourire aux lèvres, autour d'un chocolat chaud dans un café. A côté de nous, des touristes anglais commandent à dîner. C'est vrai qu'il est déjà 17H30.

    sylvain 1.jpg

    Et alors? Sylvain attend. Il cherche des signes.

     

    Ce jeune ingénieur de 27 ans a quitté l'entreprise dans laquelle il travaillait - Areva- pour passer plus d'un an dans les bidonvilles de Santa Fé en Argentine. C'était avant la crise. Il pensait retrouver un emploi sans problème. Et comme Sylvain souhaitait avant tout repartir... C'était l'appel du voyage et le désir de l'engagement. Il y a cinq ans Sylvain et deux de ses amis sont allés tenir la mains des mourants chez les soeurs de Mère Théresa à Calcutta. Lavage, vaisselle, sourire, mort, vie, pauvreté. Il réalise enfin ce qu'il désire depuis tout petit, dit-il...

    Alors il repart, avec une association : Point Coeur. Direction l'Argentine. Il ne connaît personne et ne parle pas un mot d'espagnol. Que va-t-il faire là-bas ? Etre disponible. Présent. Il va donner son coeur mais pas ses mains, en quelque sorte.

     

    Ciudad_santa_fe_argentina_puente_colgante.jpg

    Drôle d'idée quand on va  dans les quartiers pauvres diront les esprits malins.

    inondations-santa-fe.jpg

    ( Santa Fé, inondations 2003)

    La suite très très vite.