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poésie

  • Mino (II)

    Mon media du coeur aujourd'hui ne parle pas beaucoup de Michael Jackson, the "King of pop". Inutile, d'autres s'en chargent. Même si Mino Hervelin-Michaut est un peu "The queen of Pape", elle n'a pas fait les unes. Mino est poète. Poète du quotidien. Mais le regard également tourné vers le ciel.

     

     

    Confession

    A la brise du soir,

    Quand tu t'assois au seuil de la porte d'or du couchant

    Pour contempler ta création apaisée,

    Je me glisse dans tes bras

    Et, mon front appuyé sur ta poitrine,

    Je dépose mon coeur sur tes genoux...

    Tandis que je pleure sur mes mauvaises herbes, Tu souris de mes fleurs

    Et de ta main libre,

    L'autre me serrant contre Toi,

    Tu fais de ma cueillette du jour un bouquet odorant

    Tandis que les anges en riant se jettent par jeu ce qui reste,

    Et disparaît dans la nuit...

    Alors j'ose lever mon visage vers Toi

    Et mon regard se noie dans Ton regard,

    Et mon coeur ajoute sa petite goutte d'amour purifié

    A l'océan du Tien...

  • Mino (I)

    Nous sommes nombreux à aimer Mino. Mino est morte vendredi. Mino est poète. Mino Hervelin-Michaut  est l'auteur de plusieurs livres. Les Comètes, Côté Jardin, Mon Amour Quotidien" (prix E.Carrière de l'académie Française ), Être Marthe et Marie et Ma main dans Ta main. Voici, étalés sur quelques jours, quelques-uns de ses poèmes.

     

    Clinique

    A plat dos sur mon lit, je plane sans moteur

    Dans le silence fragile

    ouvert d'un côté sur le monde de la clinique en ébullition...

    Que ce soient les chasse-d'eau répétées,

    la vaisselle qu'on semble jeter dans des containers en métal,

    que ce soient les chariots roulants brinquebalant

    leurs bouteilles qui s'entrechoquent

    que ce soient les ascenseurs qui grimpent et dégrimpent sans cesse

    que ce soient les infirmières et les servantes qui s'interpellent

    en se lançant des numéros à la cantonnade,

    tiercé humain où beaucoup n'arrivent pas gagnants...

    C'est la vie, survoltée et indifférente...

     

    A plat dos sur mon lit, je plane sans moteur

    dans le silence fragile...

    Tous mes gestes à moi résonnent la douleur...

    C'est la vie, réveillée, consciente...

     

    Par la fenêtre ouverte

    le jardin, les oiseaux et les cris des bébés naissant

    Qui font lever leur vie comme des petits coqs font lever le soleil,

    C'est aussi la vie, imperturbablement fidèle,

    qui continue depuis la Création du monde...

     

    La carlingue pleine de souffrance

    je plane à plat dos sur mon lit

    Toute prière et toute offrande.

     

    21 juin 1983